2 jours à Palavas-les-flots

Publié le par Incredible

Jeudi matin direction la gare de Lyon et Montpellier. J'essaie vainement de voir si je ne reconnais personne susceptible d'assister ou de combattre au FMC. Sans succès.
A la sortie du train, j'aperçois l'ancien champion de boxe Julien Lorcy, l'un des invités d'honneur du FMC. Bizarrement, on se retrouve dans le même hôtel, au coeur de Palavas-les-flots, le Tanagra. Petite pub au passage: ils sont super accueillants!!!
Comme j'avais un peu de temps à tuer avant la pesée, une petite promenade dans les rues de la ville s'imposait et un arrêt chez le coupe tiffs aussi (il faut dire que j'avais une sorte de chevelure à l'ancienne que je ne pouvais plus assumer :)). Et puis ça ne fait pas de mal de prendre un peu soin de soi avant la guerre hehe :) D'ailleurs le coiffeur m'a parlé boXe. Il assistera aux fights le lendemain.
 
La pesée avait lieu au phare de Palavas, au sein du restaurant de Vincent Candela si je ne me plante pas. Grande nouveauté pour moi ce genre de pesée officielle. Je ne dois pas avoir l'air très à mon aise entouré de tous ces combattants, leur coaches, leur garde personnelle pour certains et tout un tas de gens plus ou moins nécessaires à l'ensemble. J'y croise Pierre Zoro, mon adversaire, évidemment. Il ne peut réfreiner son tempérament de mec sympa en venant discuter. Je reste poli, j'ai envie de lui causer mais quelque part, je dois aussi me dire que je suis déjà dans le fight et que je ne suis pas là pour rigoler lol :) Alors, ça a dû donner un drôle de truc, un genre de Alex sympa mais froid.
Encore quelques réglages et quelques infos supplémentaires demandées par Chris, l'organisateur, et on est prêt à attaquer. Enfin, une fois que les stars arrivent :) L'autre invité d'honneur, Vincent Parisi, est présent. On se connait bien, Vincent et moi, pour avoir taffé ensemble il y a quelques années et parce que nos pères sont potes...
 
La pesée commence donc, d'abord par les combats amateurs puis par la carte pro. Allez, je peux bien l'avouer, je faisais 125, Zoro 121 je crois et pourtant j'ai l'impression d'être ridicule à côté de Francisco Nonato ou de Soufian Elgarne. Il y a quelques mois (janvier), j'étais à 135 et en Allemagne à 129. Mais je me sens bien.
Une fois cela fini, petit buffet rapide et je me casse, après tout, je n'ai pas grand monde à voir là-bas.
 
Je passe un peu ma soirée à l'hôtel seul comme un gland :) Je dîne au restaurant et je rentre mater la téloche: c'était RIS ou un truc dans le genre sur TF1, un peu de lecture et dodo. Faut dire qu'à l'hôtel, c'est un peu le bazar. La plupart des clients sont des fighters ou leur entourage, et ils se moquent un peu de déranger ou pas.

 

Après une bonne nuit (j'étais très zen bizarrement), je me lève vers 9h30 et là, c'est le drame! J'avais complètement oublié ma prise pour charger mon Iphone. Ouf, sauvé par le patron de l'hôtel. :))) Sinon c'était vraiment le drame... Petite ballade à nouveau dans Palavas et je pousse jusqu'à la salle bleue, là où la soirée aura lieu. Je passe devant les arènes. Clément Marcou y organisera un gros gala au mois de juillet. J'avoue que ça doit être énorme de combattre là-bas.
Je rencontre Loic Marty (nom de guerre le Scorpion :)) et son coach avec qui on discute un peu. Loïc a pas mal de combats à venir (100% fight, extreme brawl) et espère bien se faire un nom également en France. C'est bien pour lui qu'il combatte ici, lui qui disait il y a peu qu'il ne voulait plus...
 
Encore une fois, je suis seul pour déjeuner mais je ne m'en porte pas plus mal. J'ai besoin d'être zen, d'être cool et de ne rien avoir qui me parasite. J'alterne l'après-midi entre lecture, télé et repos avant de me rendre à la salle à 18h.
 
C'est là que l'on sent que les choses deviennent sérieuses. Nicolas Godin, mon pote, assurera mon coin. Il coache aussi son gars, Florian Leroul qui représente le très bon club du BENJJIM4X 34. Je serai dans le coin bleu et mon combat est en fin de soirée, en 13ème position, peu de temps avant les trois main events. J'ai donc largement le temps, d'autant que le premier combat aura lieu vers 20h.
Et c'est là que c'est dur à gérer: l'attente. Entre le moment où je suis arrivé à la salle et celui où je suis monté sur le ring, il s'est passé 5h15. Et ben putain, je me suis pas reconnu pour le coup. Calme, zen, un peu tendu par moments mais c'est logique me connaissant, mais jamais je n'ai perdu l'objectif de vue. Jamais!
C'est pas faute d'avoir été un peu gêné par les gars qui partageaient le vestiaire: entre le petit gars sympa qui avait tout son club pour le soutenir qui faisait des allées et venues, et les pro qui pour le coup avaient toute leur clique autour d'eux, c'était pas toujours évident de se concentrer.
Par contre, je salue Achille (je crois que c'est son nom), le coach de l'ABS team. Ce mec il est excellent, à fond, le vrai bon coach quoi. De ce que j'en ai vu, le juste milieu parfaitement trouvé, l'attitude impec et idéale, enfin selon moi.
Enfin tout ça, c'était assez intéressant à observer, mais terriblement long. J'ai voulu aller voir quelques combats mais franchement je ne pouvais pas. A part celui de Florian, je n'ai rien regarder, je sentais que ça me stresserait et c'est vraiment pas ce dont j'avais besoin.
Nico m'a bien chauffé. Rapiement mais efficacement, et il m'a arappelé quelques bases, quelques trucs à utiliser une fois que je serai sur le ring. Il assure. Il a l'habitude et franchement, il a été génial.
Et puis arrive le moment où on vient nous chercher, pour qu'on se tienne prêt. On voit l'adversaire arriver lui aussi, alors que deux autres fighters se foutent dessus (c'était Marty d'ailleurs, qui a mis un beau KO).
 
Mourad, le présentateur, annonce alors le combat. Là, tu as la boule au bide qui est là mais que tu ne sens plus. A l'annonce d'un combat de lourds, le public s'extasie et s'attend à quelques parpaings surement. Ca plait, les gros bestios. Comme je n'ai pasl'habitude du tout (et comme on ne me l'a pas demandé), je n'ai pas prévu de musique d'entrée. Du coup, à l'annonce de mon nom, c'est le LOCA de Shakira qui m'accompagne. D'ordinaire, et devant mon déhanché légendaire, j'aurais dansé mais là j'étais réellement dans ma bulle, accompagné par Nico. Je n'ai pas prêté plus d'attention que ça au public de plus de 2000 personnes. Ils n'étaient pas là pour moi, je ne voyais que le ring.
Une fois dessus, on enlève le maillot, on met le protège-dents, on enfile les gants. L'arbitre, l'excellent Laurent Colombeau, nos donne les dernières consignes et on attend l'entrée de son adversaire....

Le moment est venu. Mon adversaire monte à son tour sur le ring. Je ne le lâche pas des yeux dès lors qu'il est monté sur le ring. Au centre, l'arbitre nous appelle et nous donne les dernières consignes. De coutume, on se touche les gants puis chacun retourne dans son coin avant que le combat ne commence.
 
Comme prévu je reste calme, je me sens plutôt bien. On s'observe un peu puis je tente les premières attaques. Sans succès. Si Zoro avait fait comme souvent lors de ses premiers combats, il aurait tenté de m'attaquer pour m'amener au sol. Mais il n'en est rien, il doit certainement avoir une autre stratégie en tête. Comme prévu, je lui assène deux low kicks à l'intérieur de la jambe avant. Je sens qu'il n'apprécie pas et manque alors d'un peu de mobilité. Là, sans être sûr (il faudrait que je puisse voir la vidéo), il me semble que je lui envoie les poings et il se retrouve au sol. Je ne déroge pas à ma logique et je ne poursuis pas l'affrontement au sol mais j'attends qu'il se relève. Et j'enchaine avec de nouveaux low kicks au même endroit. Là il s'écroule et semble avoir mal. L'arbitre me demande de me placer au coin neutre du ring. Je reste calme et j'attends.
 
Je ne réalise pas que le combat est fini. Je reste très concentré, toujours dans ma bulle. Autorisé à sortir du coin neutre, je m'approche de mon adversaire. Visiblement, c'est le genou qui n'a pas tenu. Après toutes ces semaines à parler de cet affrontement, c'est vrai que c'est frustrant pour lui, pour moi et aussi pour le public que ça se termine ainsi. Mais c'est la dure loi du sport. Je prends une victoire mais je ne suis pas euphorique, il n'y a pas de raison pour l'être. Pierre sort sous les applaudissements et moi je retourne au vestiaire.
 
C'est une fois dans mon vestiaire que j'esquisse un sourire. Là, les derniers fighters à passer me demandent comment ça s'est déroule. Je suis libéré, mais j'ai mal au bide, sûrement la pression qui retombe. En route pour aller me restaurer, je reçois les félicitations de quelques personnes et de combattants. Au buffet, je discute avec le responsable du Fightway, très sympa. Et j'assiste à la fin du gala.
 
Une fois le public parti il ne reste guère plus que les combattants et le staff. C'est impressionnant de voir l'état de la salle vide, comme un cimetière de gobelets et de papiers. Mention spéciale à l'équipe belge du team Bachy, vraiment l'équipe sympa et qui se prend pas la tête. Chacun livre ses impressions, échange sur la soirée, ou attend son chèque :)
 
A l'hôtel, je ne peux pas m'endormir, toujours un peu excité par la soirée, et les voisins très bruyants qui célèbrent leur victoire aussi. Au réveil, le mec de l'hôtel est surpris que je sois aussi un combattant. Avec ma tête de gentil, il est étonné. Ce à quoi je lui réponds qu'on peut avoir l'air d'un bisounours et ne pas avoir les sourcils figés pour faire ça :)
Direction la gare et retour direct à Paris. Voilà, fin de l'aventure à Palavas.

2 jours à Palavas-les-flots - épisode 1

Publié dans Mes combats

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